Estelle Lavoie commence son parcours artistique en musique classique. Elle fait la majeure partie de ses études en interprétation de la guitare classique au Conservatoire de musique de Québec pour ensuite compléter un baccalauréat en musique à l’Université de Montréal, en 2001. Pendant ces années, elle découvre la danse de la Guinée auprès d’Oumar N’Diaye, avec qui elle poursuit toujours sa formation. Entre temps, elle fait néanmoins plusieurs stages auprès de maîtres réputés issus de ballets africains en Guinée, au Mali, au Sénégal, aux États-Unis et en France.
En 1999, elle rencontre Nathalie Dussault qui l’initie à la kora, pour ensuite poursuivre ses études auprès de Sambou Kouyaté, au Sénégal, de Diely Mori Tounkara, au Sénégal et au Mali et de Mamadou Sidiki Diabaté, au Mali. Pour ces stages auprès de maîtres réputés, Estelle a souvent été boursière du Conseil des arts du Canada et du Conseil des arts et des lettres du Québec.
Estelle fait ses débuts sur scène en tant que danseuse en 1998 au sein du groupe Baafila, dirigé par Oumar N’Diaye. Un peu plus de deux ans plus tard, alors qu’elle s’installe à Montréal après un séjour de six mois au Sénégal et au Mali, elle se produit de nouveau sur scène avec le groupe Garabou kora (kora et danse), formé à l’initiative de Sileye Adama. En 2002, boursière de la Fondation du Maire pour la jeunesse, elle forme avec Karine Hamel, Julie de Lorimier et Neoma Boardman, la troupe Taafé Fanga. Nait ensuite le groupe Kabakuwo, formé avec Cédric Dind-Lavoie et Sadio Sissokho. Si Taafé Fanga se voue essentiellement à la danse et à la musique de percussions à ses débuts, Kabakuwo se consacre plutôt à la musique, explorant le répertoire traditionnel de la kora en plus de donner une grande place aux compositions originales, dans une atmosphère intimiste et méditative. C’est en 2007 que Diely Mori Tounkara, virtuose de la kora et de la guitare, vient la rejoindre à Montréal pour intégrer les formations Taafé Fanga et Kabakuwo. Ensemble et avec leurs complices exceptionnels, ils s’investissent dans deux projets d’enregistrement, les albums Malongtin (Kabakuwo, 2010, co-réalisé avec Stephan Rich) et Tamala (Taafé Fanga, 2012, réalisé par Élage Diouf), sur lesquels Estelle signe plusieurs compostions. Ces deux formations remporteront chacune les Syli d’or de la musique du monde, prix décernés par les productions Nuits d’Afrique et leurs collaborateurs et unique récompense qui existe alors pour ces types de musique (Taafé Fanga 2007, Kabakuwo 2010).
Bien que s’investissant en premier lieu dans des projets de musique d’Afrique de l’Ouest, Estelle a multiplié les collaborations avec des artistes de différents horizons tels que Jerry Brown, Charmaine Leblanc, Michel Donato, Muna Mingolé, Garbanzo, Laetitia Zonzambé et Willy Rios, pour ne nommer que ceux-là, apportant à leur musique le son de sa kora. Depuis 2007, elle a fréquemment collaboré avec l’organisme Vision Diversité, tant pour des projets de créations avec d’autres artistes de la diversité montréalaise (Création Plurielle, Rythme d’Afrique au cœur du Québec) que pour des spectacles et des ateliers pour les jeunes et le grand public. Elle a aussi participé à des projets de musique de film (De Sherbrooke à Brooks, du réalisateur Roger Parent, produit par l’ONF en 2016, co-composition avec Marc Beaulieu) et de cinéma d’animation.
Elle fait de même en danse, travaillant avec Serge Takri (Djologoune, Dance Immersion, 2004), Aboubacar Mané dans le style afro-contemporain (Djougou Faga, Tangente, 2006 et Djahiliya, M.A.I., 2007) et la compagnie Destins Croisés (Loops, Huningue, France, 2005) dont le chorégraphe Ismaël Mouaraki explore les danses urbaines, qu’il met en scène dans un univers tout à fait contemporain. C’est en 2015 qu’elle débute la collaboration avec l’auteure-compositeure-interprète Kyra Shaughnessy, en participant à l’enregistrement de son quatrième album « Passage ». Plusieurs spectacles s’en suivront ainsi qu’un inoubliable passage au Festival en chanson de Petite-Vallée de 2016. On entendra aussi la kora d’Estelle sur l’album suivant de la chanteuse, Standing Still.
Afin de rejoindre un plus large public et d’explorer divers univers artistiques, de nouveaux projets voient le jour. En 2017, elle co-crée le spectacle Cœurs à Cordes avec Kyra Shaughnessy afin d’offrir un spectacle dédié aux enfants du primaire et du secondaire. En 2018, elle co-crée le duo Les Cousines et le spectacle Koralame avec Michèle Motard afin d’offrir, pour la SAMS (société des arts en milieu de santé), des concerts dédiés aux personnes résidant dans les CHSLD et les résidences pour personnes âgée. En 2019, elle co-crée le duo Voyage sans Passeport avec Bruno Martinez-Gamiz afin de pouvoir offrir un spectacle spécialement dédié au jeune public de 3 à 5 ans. Entre temps, en 2017, elle produit un spectacle de danse afro-contemporaine dans lequel elle explore des moyens d’altérer le son en temps réel à partir des mouvements en portant sur elle des dispositifs technologiques mis au point par le musicien Jean-Sébastien Nicol. Sons en corps, corps en son, œuvre pour trois danseurs (Karine Hamel, Gama Fonseca et Estelle Lavoie) et un musicien (Jean-Sébastien Nicol) sera présenté à la Cinquième salle de la Place des arts dans le cadre du Festival Quartiers Danses.
Parallèlement à la scène et à sa formation en kora et en danse, à Montréal et à l’étranger, Estelle a toujours réservé une place importante à l’enseignement. Par les cours de danse de la Guinée et du Mali et les cours de guitare classique, de kora, de conditionnement physique et de pilates, pour lesquels elle a reçu une solide formation, Estelle aime partager ses passions et le fait de façon régulière depuis une vingtaine d’années. Elle donne aussi des ateliers ponctuels dans différents festivals et écoles au Québec, incluant quelques passages à l’Université de Potsdam (NY), à la West Virginia University (Morgan Town, WV) et à l’Ohio University (Athens, OH).
Merci Estelle si je puis me permettre, de ces beaux moments passés en votre compagnie ! Ce fut un après midi enchanteur et enchansons. Moi qui ne chantonnais que rarement , je me suis défoulé énormément en chantant avec votre sympatique et chaleureux groupe. Je ne connaissait tellement la musique africaine mais je crois que j’en suis déjà accro grave. J’ai cherché votre musique sur googleplay mais je n’ai rien trouvé. Sur youtube j’ai bien aimé vous revoir et vous réentendre chacun dans d’autre performances. Avez-vous un c.d. De votre groupe où il y aurait ces belles chansons si chaleureuses et si enivrantes? Et si vous auriez le temps, pourriez vous me laissez savoir ce que veux dire » ayia donnedelo marumba » veut dire , car je crois que c’est mots vont être un souvenir impérissable pour moi !
Au plaisir qui sait !
Jean-François Ouvrard